CONVICTIONS ET DÉMARCHE

En tant que coloriste urbaine libérale, autrement dit indépendante de tout organisme, collectivité locale ou société, j’exerce depuis plus de vingt ans un travail constant en direction des villes et  villages (notamment de Lorraine), avec une préoccupation fondamentale : la requalification de leur image propre, et, à plus long terme, de l’image de la région qui les accueille. J’ai vraiment à cœur de participer, par mon champ d’activité, à la mutation, à la métamorphose visuelle des paysages urbains, en particulier de ceux qui, à tort, souffrent d’un déficit d’estime.

Mon CV témoigne de projets et réalisations multiples élaborés tant pour des collectivités locales que pour des bailleurs sociaux, avec des questionnements passionnants sur le traitement des immeubles anciens tout comme celui du bâti collectif de l’après-guerre.

Ma démarche se caractérise par un important travail en amont du projet de coloration proprement dit, une “enquête urbaine” en quelque sorte. L’analyse du développement urbain du quartier ou de la ville sous-tend toutes mes études de coloration, en tant que préalable et en tant que fondement à l’action. L’histoire du lieu est le point d’ancrage fondamental du projet de coloration, qui, lui-même, devient à son tour un maillon de l’histoire en cours.

Dans un premier temps, les études de colorations urbaines que je mène s’inscrivent donc dans une démarche de continuité. Puis, après ce travail d’enquête, un véritable travail de plasticien, de peintre même, s’engage ; un travail de création qui prend en compte les données objectives, puis les assimile et les transfigure, autrement dit leur donne figure. On peut légitiment parler de “tableaux urbains”.
La couleur, par sa capacité à valoriser les qualités architecturales, à produire des rythmes, des points forts, est à même de créer ou de recréer, en vision proche ou lointaine, une cohésion urbaine, de former des ensembles homogènes où couleurs et architectures s’affirment, se révèlent mutuellement, en bref, sont “en camaraderie”, selon l’heureuse expression du peintre Fernand Léger.